Transidentité : au Cameroun, les personnes trans sont "fortement vulnérables"

Profitant de la Journée mondiale de la visibilité Trans, célébrée le 31 mars dernier, l’Alliance globale des communautés pour la santé et les droits (AGCS PLUS) pointe des mauvais traitements infligés aux personnes trans. Elle relève notamment que les programmes de lutte contre le VIH  ne prennent pas en compte les spécificités de la transidentité.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Les personnes trans sont trop souvent victimes de discrimination (Image d'illustration)
Les personnes trans sont trop souvent victimes de discrimination (Image d'illustration)

Il ne fait pas bon être transgenre au Cameroun. C’est le constat qui se dégage du dernier rapport de l’Alliance globale des communautés pour la santé et les droits (AGCS PLUS), publié le 31 mars dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de la visibilité trans. L'organisation, qui soutient et défend les droits des transgenres, ces personnes dont l'identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance, présente la situation peu enviable de cette minorité. 

Selon le document "51% des personnes transgenres déclarent avoir été victimes d’une rupture de la confidentialité sur leur identité de genre, leur orientation sexuelle ou leur statut sérologique", selon une analyse concernant l’accès à la prévention et aux soins des personnes transgenres menée par Sidaction en 2020. On apprend également que 42% d’entre eux ont subi au moins un refus de soins, tandis que  64% auraient été victimes de violences psychologiques diverses.  

Une population fortement exposée au VIH

Dans les 10 pays d’Afrique francophone couverts par le rapport d'AGCS PLUS, les personnes transgenres sont présentées comme "fortement vulnérables" et "particulièrement exposées aux infections sexuellement transmissibles et au VIH". On  constate des taux de prévalence plutôt élevés à l’infection au VIH, le virus responsable du SIDA, au sein de la communauté trans : près de 22% au Bénin et plus de 26% en Côte d’Ivoire. Le rapport signale également que les personnes trans ne bénéficient que des programmes conçus avec et pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, qui ne prendraient donc pas en compte les spécificités de la transidentité. 

Les organisations de défense des droits des personnes transgenres appellent à "renforcer le plateau technique en équipement et matériels pour une identification, un accueil et une offre de soins adaptés à la cible, en prenant en compte un service de santé mentale et d’endocrinologie (la science des hormones ndlr)". Elles souhaitent que soient promues et mises à disposition des stratégies de prévention combinée auprès des populations transgenres, de même que le renforcement de  la surveillance biologique et comportementale du VIH, dans le but d’informer sur le traitement hormonal. 

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