Coronavirus : la balance bénéfice/risque d'AstraZeneca reste positive

La côte de popularité du vaccin AstraZeneca est en baisse depuis quelques temps, entre une efficacité faible face aux variants qui lui a valu d'être rejeté par l'Afrique du Sud et les craintes suscitées par l'apparition de thrombose veineuse chez certaines personnes vaccinées. Mais l’Agence Européenne des médicaments (EMA) assure que sa balance bénéfice/risque reste "positive".

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
La vaccination contre le coronavirus commence cette semaine au Maroc (photo d'illustration)
La vaccination contre le coronavirus commence cette semaine au Maroc (photo d'illustration)

Le comité de sécurité de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a tranché. Dans un communiqué publié le 7 avril, le régulateur européen conclut que l’apparition de caillots sanguins associés à une chute du nombre de plaquettes sanguines devraient figurer dans la liste des effets secondaires "très rares" du vaccin anti covid AstraZeneca, rebaptisé Vaxzevria. Selon l’agence, le lien entre ces rares cas de thromboses et le vaccin est "possible". Un lien entre l'AstraZeneca et l'apparition d'une forme rare de caillots sanguins est "plausible mais non confirmé", a pour sa part jugé mercredi l'Organisation mondiale de la santé.

Jusqu'à présent, la plupart des cas rapportés sont survenus chez des femmes de moins de 60 ans dans les deux semaines suivant la vaccination. Mais aucun facteur de risque spécifique n'a pu être identifié : "Des facteurs de risque spécifiques tels que l'âge, le sexe ou les antécédents médicaux n'ont pas pu être confirmés car les événements rares sont observés à tous les âges", a expliqué la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke. La cause de ces caillots n’est pas non plus connue. "Une explication plausible de ces effets secondaires rares est une réponse immunitaire au vaccin", a-t-elle observé.

Balance bénéfice/risque "positive"

La directrice exécutive a par ailleurs rappelé que le vaccin AstraZeneca est "très efficace" et qu’il "sauve des vies" : la balance bénéfice/risque du vaccin reste "positive", assure l’EMA, et ces rares cas de thromboses ne doivent pas décourager la population de recourir au vaccin d'AstraZeneca.

En effet, à la date du 22 mars, l’EMA comptait 86 cas de thromboses, dont 18 mortels, sur 25 millions de personnes vaccinées dans l’Espace économique européen (EEE) et au Royaume-Uni. Soit moins d’un décès pour un million de vaccinés. Pas de quoi renoncer à l'utilisation du vaccin AstraZeneca donc. 

Colonne vertébrale de la vaccination en Afrique

Au delà des craintes suscitées par AstraZeneca se pose la question de l'approvisionnement. L'Inde a annoncé qu'elle allait retarder ses exportations de vaccins, alors qu'elle fait face à une nouvelle vague d'infections et une campagne de vaccination défaillante dans le pays.  Or, les vaccins Oxford-AstraZeneca produits par le Serum Institute of India représentent "l'épine dorsale" de la campagne de vaccination menée en Afrique, a déclaré en conférence de presse John Nkengasong, le directeur de l'Africa CDC, qui dépend de l'Union africaine (UA).

La majorité des livraisons de doses sur le continent proviennent du programme Covax, destiné notamment à approvisionner les pays les plus pauvres. "Si celles-ci sont retardées, il est peu probable que nous atteignions nos objectifs", a déclaré John Nkengasong, en référence à l'objectif de vacciner environ 30% de la population dans les 55 États-membres de l'UA d'ici la fin 2021. Certains pays africains sont actuellement confrontés à de forts rebonds de la pandémie, comme le Kenya qui a connu une augmentation hebdomadaire moyenne de 53% des cas au cours du dernier mois.  Dans ce pays, la campagne de vaccination a été chaotique, alimentée notamment par une forte méfiance des agents de santé. La question de l'accès équitable aux vaccin est donc plus que jamais d'actualité sur le continent. 

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