Madagascar : le confinement fait grimper les avortements clandestins

A Madagascar, le coronavirus et le confinement mis en place pour limiter la propagation de l'épidémie ont de nombreuses conséquences sur la santé, et notamment celle des femmes. Le nombre d'avortements clandestins a augmenté pendant le confinement, mettant les femmes en danger de mort.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Le recours à l'avortement reste difficile à Madagascar (Image d'illustration)
Le recours à l'avortement reste difficile à Madagascar (Image d'illustration)

On découvre chaque jour de nouvelles conséquences insoupçonnées du confinement. L'augmentation du nombre d'avortements clandestins en fait partie. L'accès réduit aux centres du Planning Familial et donc à une contraception sûre et efficace, pousse les femmes à recourir à des avortements dangereux.

Les femmes malgaches font aussi face à une aggravation des violences faites aux femmes, parmi lesquelles le viol. Cette situation entraîne une augmentation du nombre de grossesses non désirées. Si on ne dispose pas encore de statistiques sur le sujet, les médecins et associations présentes sur place ont remarqué une augmentation des interruptions volontaires de grossesse (IVG) clandestines. 

Un véritable tabou

L'avortement reste une pratique largement réprouvée en Afrique. A Madagascar, l'IVG est totalement interdite, même dans les cas les plus extrêmes comme l'inceste, le viol ou la mise en danger de la vie de la mère. Seulement une poignée de pays dans le monde sont aussi restrictifs. Recourir à l'interruption volontaire de grossesse peut valoir jusqu'à 2 ans de prison pour les femmes et 5 à 10 ans d'emprisonnement pour les médecins qui le pratiquent ! 

Avorter est pourtant un choix personnel. Aucune femme n'a recours de gaieté de coeur. Elles ne devraient pas avoir à se mettre en danger et méritent un accès à des soins de qualité ! À Madagascar, les avortements secrets sont un problème de santé publique. C'est la deuxième cause de mortalité maternelle après les hémorragies post-accouchement d'après Médecins sans frontières (MSF). Mais la société malgache doit encore évoluer : en 2017 une proposition de loi pour dépénaliser l'avortement thérapeutique (pour des raisons médicales) avait été vivement rejetée par la classe politique comme par la population. 

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