Homosexualité : pourquoi la tolérance est “bonne” pour la santé !

Les députés gabonais ont voté cette semaine la dépénalisation des rapports homosexuels. Pour la santé, l’Afrique ferait bien de s'en inspirer !

La rédaction d'Allo Docteurs Africa
Rédigé le , mis à jour le
La tolérance est bonne pour la santé
La tolérance est bonne pour la santé

L’homosexualité n’en finit pas de faire parler en Afrique, de susciter des débats passionnés... et des revirements ! Les députés gabonais ont voté cette semaine la dépénalisation des rapports homosexuels, annulant un amendement du code pénal qui condamnait l'homosexualité comme une "atteinte aux moeurs". Cette proposition de loi était portée par le Premier ministre gabonais Julien Nkoghe Bekale, présent lors des débats.

Contrairement à de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, qui interdisent ou répriment les rapports homosexuels, aucune loi au Gabon ne mentionnait explicitement l'homosexualité avant qu'un amendement au code pénal ne soit voté par le Sénat en juillet 2019, interdisant les "relations sexuelles entre personnes de même sexe". L’homosexualité est donc de nouveau légale alors que le monde célèbre en ce mois de juin, le “mois des fiertés”, la tolérance envers les personnes homosexuelles.

Une exception. Pour l’instant?

Le Gabon est une exception. En Afrique, l'homosexualité est largement criminalisée, plus de la moitié de ses pays interdisent ou répriment les rapports homosexuels, parfois de la peine de mort. Le mariage homosexuel est légal dans un seul Etat : l’Afrique du Sud. Au delà de l’aspect moral et des considérations de chacun, une plus grande tolérance serait profitable pour la santé sur le continent.​"Au Bénin, des jeunes LGBT sont chassés de leur propre maison"

Tout ce que nous faisons, ce n’est pas pour faire la promotion de l’homosexualité mais c'est un enjeu de santé publique, par exemple, pour faire diminuer les contaminations aux VIH et infections sexuellement transmissibles. Les enquêtes montrent que leur taux de prévalence au VIH est très élevé et que les discriminations aggravent ce taux”, explique ainsi à notre rédaction Brice Aheko, Psychologue Clinicien au Bénin qui forme des médecins pour accompagner ces populations. “Nous travaillons aussi pour la sensibilisation de la population pour qu’ils puissent comprendre et mieux accepter les LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, et Transgenres)”, explique-t-il encore, tout en soulignant que des homosexuels sont parfois “poignardés” dans le pays. Dans le meilleur des cas, ils se retrouvent alors à l'hôpital pour ne pas s'être cachés !

“Droit à la santé"

Pour les organisations internationales aussi, l'Afrique ne pourra faire progresser la santé de ses habitants que si les droits humains sont garantis à tous et à toutes. Dans un continent où l'on continue de juger et de condamner des personnes pour leur identité et leur orientation sexuelle, ces populations doivent "souvent entrer dans la clandestinité et se cacher, et perdent ainsi leur droit à la santé".​"Au Bénin, des jeunes LGBT sont chassés de leur propre maison"

La médecine nous pourtant dit que la santé est “collective”, que combattre contre les maladies, notamment les plus contagieuses, cela passe par protéger chacun ! C'est pour cette raison que l'ONUSIDA rappelle l'importance de considérer ces personnes "comme des citoyennes et des citoyens à part entière jouissant de leur droit à la santé et profitant de services qui les protègent ainsi que leurs partenaires". Toute l’Afrique s’en portera mieux !

 

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