Le retour de la polio favorisé par une mauvaise utilisation du vaccin

En Afrique, la polio a tué des millions de personnes avant qu'on ne découvre un traitement. Mais cette maladie que l'on pensait enterrée voit son retour facilité par une mauvaise utilisation du vaccin oral. Mais comment est-ce possible ?

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Non, la poliomyélite n'est pas une maladie du passé
Non, la poliomyélite n'est pas une maladie du passé

L'éradication de la polio n'est pas aussi proche qu'on le croyait. En Afrique, cette maladie - qui est causée par un virus qui envahit le système nerveux - résiste encore. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), quatre pays viennent de signaler de nouveaux cas de poliomyélite causés par... le vaccin oral. Il s'agit de l'Angola, le Congo-Brazzaville, le Nigeria et la République démocratique du Congo (RDC). 

Si les trois différents types du virus sauvage de la polio provoquent une paralysie en quelques heures, voire la mort, la majorité de ces souches ont été éradiquées de la planète. Mais des formes non sauvages du virus de la polio, qui sont dérivées du vaccin oral anti-polio, circulent encore en Afrique. 

Vaccin injectable ou vaccin oral ? 

Alors que le vaccin oral est encore utilisé dans la plupart des pays africains et asiatiques pour lutter contre la polio, ce procédé - qui est moins cher que le vaccin injectable qu'on utilise en Europe et en Amérique - inquiète de plus en plus les populations. Contrairement au vaccin injectable qui contient une forme inactive du virus, le virus oral (qui ressemble à des gouttes) est composé d'une forme vivante du virus."En de très rares occasions, le virus atténué contenu dans le vaccin antipoliomyélitique oral peut muter et retrouver sa virulence", explique l'OMS.

Avant de rappeler que ce vaccin oral est "l’un des plus sûrs jamais mis au point". Mais pour qu'il soit totalement efficace, ce vaccin doit être administré plusieurs fois. "Ce nombre de doses nécessaires pour immuniser un enfant dépend entièrement de son état de santé et de son statut nutritionnel, ainsi que du nombre d’autres virus auquel il a été exposé", précise l'agence onusienne. Et tant qu’un enfant n’est pas totalement immunisé, il risque toujours de contracter la poliomyélite. Il n'est donc pas seulement important de se faire vacciner, il faut respecter toutes les doses du vaccin.

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