Coronavirus : le Rwanda et la France font “la paix"… sur la santé

En froid depuis le génocide, la France et le Rwanda ont signé des accords de financement pour près de 50 millions d'euros, principalement consacrés à la lutte contre le Covid-19.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Paul Kagamé, lors des Journées européennes de développement en 2019, à Bruxelles
Paul Kagamé, lors des Journées européennes de développement en 2019, à Bruxelles

La santé est un excellent prétexte pour terminer une brouille… La France et le Rwanda ont signé des accords de financement pour près de 50 millions d'euros, principalement consacrés à la lutte contre le Covid-19, marquant une relance de la coopération entre les deux pays aux relations tumultueuses, a annoncé mardi l'Agence française de développement (AFD).

Cette signature représente les "premiers engagements en financements souverains depuis près de trente ans", a souligné dans un communiqué le directeur général de l'AFD Rémy Rioux, se félicitant d'une "dynamique de relance du partenariat" entre la France et le Rwanda.

Relations délicates

Les relations entre les deux pays ont été mises à mal depuis le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994, qui a fait au moins 800.000 morts, et les zones d'ombre sur le rôle de la France. Kigali a longtemps accusé la France de "complicité" dans le génocide et les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues entre 2006 et 2009. Elles se sont depuis réchauffées, notamment avec l'arrivée au pouvoir du président Emmanuel Macron en 2017, mais restent toujours délicates.

Dans un entretien à Jeune Afrique mercredi, le président rwandais Paul Kagamé affirme que les relations entre Paris et Kigali sont "en progrès constant" et que "le passé est derrière nous". Avant d'avertir qu'elles dépendent aussi d'un jugement très attendu vendredi, lorsque la Cour d'appel de Paris décidera ou non de mettre un terme à 22 ans d'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président rwandais Juvenal Habyarimana, événement déclencheur du génocide. "Si ces choses ne sont pas définitivement éclaircies, nos relations risquent fort d'en pâtir d'une manière ou d'une autre", a déclaré Paul Kagamé dans l'hebdomadaire. Il reste donc du travail...

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