Gabon: Le ministre de la santé sanctionne 6 pédiatres absentéistes

Le ministre gabonais de la santé a constaté l’absence de près de la moitié des médecins du service de pédiatrie dans un hôpital public de Libreville. Il les accuse d'être allés monnayer leurs services dans le privé.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville par Sonny Marvin OUTATA (Google maps)
Le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville par Sonny Marvin OUTATA (Google maps)

Pris en flagrant délit. 6 médecins sont dans le collimateur du ministre de la santé. Guy Patrick Obiang Ndong a fait adresser une demande à chacun de ces personnels absents de leurs postes de travail lors de sa visite au Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) le 12 Août.

Rendu au service pédiatrie le Docteur Guy Patrick Obiang Ndong a été surpris de constater des absences non justifiées. Près de la moitié des pédiatres n’étaient pas présents. “Comment est-ce possible que sur 14 médecins de ce service, 6 sont absents de leurs postes sans justification ?“, “si vous allez au privé, vous les verrez en pleine consultation“ s’est-il indigné dans des propos rapportés par le site Internet gabonmediatimes.com.

Des médecins qui ne résistent pas à l’appât du gain

Le patron de la santé au Gabon a demandé à la direction du CHUL  de punir les agents indélicats en inscrivant les demandes d’explication à eux adressées dans leurs dossiers. Celle-ci devait aussi convoquer les 6 afin, on s’en doute, de leur faire répondre de leur indélicatesse. Et pour que les absences injustifiées de ses médecins ne se répètent plus, l’hôpital universitaire prévoit de mettre en place un système de pointage dans tous ses services. Le Gabon n’est pas seul à devoir lutter contre le phénomène des médecins qui désertent leurs pistes dans les hôpitaux publics.

Le Cameroun voisin est réputé pour ces pratiques. Ainsi, pendant plusieurs années à l’hôpital Laquintinie, à Douala, des praticiens préféraient détourner ou faire détourner des patients vers les centres de santé privés où ils exerçaient. Ils avaient pris l’habitude de poster à l’entrée de cette vaste institution sanitaire des abatteurs qui interceptaient tous ceux qui s’y dirigeaient. Les « chasseurs » de malades ont finalement été chassés, mais cela n’empêche pas des docteurs recrutés dans le public de privilégier les salles de soins du privé. Vous avez dit appât du gain ?  

 

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