Cameroun : stop aux mutilations génitales féminines

Au Cameroun, la lutte contre l'excision et les mutilations génitales féminines (MGF) s'intensifie.

Fabrice Beloko
Rédigé le , mis à jour le
Au Cameroun, beaucoup de jeunes filles risquent l'excision
Au Cameroun, beaucoup de jeunes filles risquent l'excision

Les mutilations sexuelles, qu'on appelle aussi mutilations génitales féminines (MGF) persistent au Cameroun. Selon l’Enquête démographique et de santé et à Indicateurs multiples (EDM-MICS) de 2011, le taux de prévalence du phénomène est de 1.4% sur l’ensemble du territoire national et de 20% dans les zones rurales. Pourtant, "les mutilations sexuelles dont les femmes et les filles sont victimes les exposent à des risques graves pour leur santé et leur bien-être, notamment à des conséquences immédiates de l’excision telles qu’infection, hémorragie et traumatisme psychologique, et à des affections chroniques pouvant survenir à tout moment de leur existence", explique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Au Nord, à l'Est et au Sud-Ouest du pays, plusieurs jeunes filles sont victimes de ces mutilations, "des interventions qui altèrent ou lèsent intentionnellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons non médicales". Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles, de confession musulmane, entre la petite enfance et l'âge de 15 ans. Alors que chaque année, le 6 février marque la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, les autorités viennent de lancer plusieurs mesures pour lutter contre cette pratique. 

La sensibilisation comme mot d'ordre

"Mettre l’accent sur la prise de conscience collective et la sensibilisation", c'est l'objectif annoncé de la ministre de la promotion de la femme et de la famille camerounaise, Marie Thérèse Abena Ondoa.

Pour y arriver, le gouvernement a multiplié les campagnes de sensibilisation, tout en renforçant son dispositif de prise en charge des victimes de mutilations sexuelles. Les autorités ont notamment mis en place plusieurs comités locaux de lutte contre cette pratique dangereuse et n'hésitent plus à s'appuyer sur l'article 277 du code pénal qui stipule qu’est puni d’un emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans celui qui procède à la mutilation de l’organe génital d’une personne, quel qu’en soit le procédé .   

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