Au Sénégal, l'automédication avec du "tabac" dans le sexe inquiète

Au sud du Sénégal, de nombreuses femmes s’automédiquent avec du “tabac” en le plaçant sur leur peau ou leur sexe. De quoi inquiéter les professionnels de la santé.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Au Sénégal, l'automédication avec du "tabac" dans le sexe inquiète

A l'heure où l’automédication ne cesse de gagner des adeptes, de nombreuses Sénégalaises utilisent un produit qui peut -d’après leurs témoignages - soulager les douleurs, lutter contre la fatigue et soigner l’infertilité. Rien que ça ! Surnommé «tabac» au vu de sa composition opaque et son odeur, ce produit fabriqué dans la clandestinité, dans un pays qui a mis en place une des politiques de lutte anti-tabac les plus ambitieuses du continent, aurait de supposées vertus médicinales.

Il serait par exemple aphrodisiaque puisqu’il permettrait aux femmes de prendre du plaisir, même lorsqu’elles sont seules. Certains couples ont été carrément fragilisés par l’usage de ce produit composé de feuilles de tabac et deux autres plantes, le kankouran mano et le koundinding. 

Effets secondaires...

Interrogée par LeMonde.fr, Maïmouna Camara, ex-assistante sociale à l’hôpital de Sédhiou, estime que certains hommes sont prêts à “répudier leurs femmes s’ils découvrent qu’elles consomment le produit”. Une situation ubuesque confirmée par Boubacar Faty, secrétaire général du lycée Ibou-Diallo : “Un jour, j’ai entendu une femme dire à son mari : ce que le tabac me procure comme plaisir, tu ne m’en procures même pas la moitié !”.

Au-delà des hypothétiques conflits conjugaux dûs à la consommation de “tabac”, c’est surtout son impact sur la santé des femmes qui interroge. Plusieurs adeptes du produit avouent ainsi avoir été victimes d’effets secondaires comme des vomissements et diarrhée… Pire, le produit est suspecté d’augmenter le risque de cancer du vagin. Cela n'a pas encore stoppé l'effet de mode autour de ce produit, le nombre de consommatrices du “tabac” ne cesserait d’augmenter, au grand désespoir des autorités de santé. 

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