VIH : Comment se passe le dépistage au Maroc ?

Les centres de dépistage ont augmenté au Maroc ces dernières années, les mentalités changent mais pas assez au goût des bénévoles.

Sabrina El Faïz
Rédigé le , mis à jour le
Les centres de dépistage du VIH ont augmenté au Maroc (Illustration)
Les centres de dépistage du VIH ont augmenté au Maroc (Illustration)

Casablanca, dans l’un des quartiers les plus connus de la capitale économique, un centre du dépistage du VIH, de l'Association de lutte contre le sida (ALCS), est planté là, portes ouvertes... mais vide. Pour Meriem*, une jeune femme de 23 ans, l’hésitation est à son comble. Osera-t-elle pousser cette porte ? Elle préférera les appeler d’abord, vérifier la disponibilité d’un médecin avant de s’y rendre.

Elle est alors accueillie par un jeune bénévole, un sourire rassurant aux lèvres. Le médecin est bien là mais il faudra l’attendre quelques minutes. Le temps pour lui d’expliquer à Meriem que le virus du VIH ne s’attrape pas que par voie sexuelle. Certes, il faut se protéger, mais, selon lui,  il faut par exemple aussi emmener sa propre pince à épiler chez l’esthéticienne. "Si elle épile une femme atteinte du VIH et qu’elle la blesse, en utilisant ce même matériel sur ta peau, elle peut te contaminer", assure-t-il. Ce bénévole lui raconte aussi, sans doute pour la mettre à l’aise, que c’est suite à sa maladie qu’il s’est engagé. "Je ne veux pas que d’autres personnes passent par-là, mais, sans prévention, nous n’arriverons à rien", confie-t-il.

Un test en 5 minutes 

Meriem entrera seule chez le médecin, anonymat oblige. Nous décidons donc de faire le test à notre tour. Le médecin nous accueille dans son bureau et nous demande les raisons qui nous ont amenés dans ce centre (rapport non protégé, épilation à risque, adultère soupçonné du conjoint…). Une prise de sang et il nous tend un numéro afin de revenir cinq minutes plus tard. 

Pendant ce temps, Meriem, sur l’invitation des membres de l’association, se rend sur la terrasse du centre : un lieu apaisant, verdoyant, au calme. Plusieurs bénévoles, de tous âges; s’adressent à elles, la rassurent tout en l’informant. L’ambiance est conviviale, Meriem a même pu allumer sa cigarette. Le médecin la rappellera, comme prévu, cinq minutes plus tard, lui annonçant qu’elle n’a pas été contaminée. Elle le jure, ce sera la dernière fois sans préservatif !

*Le nom a été changé dans un souci de discrétion

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