Méconnue, la drépanocytose tue les enfants guinéens

La drépanocytose est peu connue en Guinée. Résultat, les personnes atteintes par cette maladie prennent du temps pour se faire dépister.

Jacques Lewa Leno
Rédigé le , mis à jour le
L'ONG SOS Drépano-Guinée réalise plus de 4000 consultation chaque année
L'ONG SOS Drépano-Guinée réalise plus de 4000 consultation chaque année

C'est l'une des maladies génétiques les plus répandues en Guinée. La drépanocytose - cette maladie du sang qui se caractérise par une déformation des globules rouges - concerne 4% des enfants guinées ! Alors qu'aucun programme national ne permet de sensibiliser la population sur les causes et les conséquences de cette maladie, les malades se font souvent dépister avec beaucoup de retard.

A Nongo, au centre médical de l'ONG SOS Drépano-Guinée, Mme Mariame Chérif reçoit tour à tour des malades. Pour pouvoir consulter, "il faut débourser 30 000 francs guinéens (GNF)", soit un peu plus de 2 euros. Dans les rangs, nous apercevons Ibrahima, un jeune garçon de 8 ans. "Je suis malade. Ma tête et mon ventre me font mal", confie-t-il difficilement.

Une maladie méconnue

Tout comme Ibrahima, plusieurs autres enfants font la queue pour voir le médecin. Ils sont accompagnés de leurs parents qui, dans la plupart des cas, leur ont transmis la maladie.

Une dame qui explique avoir transmis la maladie à deux de ses quatre enfants a dû mener des démarches pour obtenir une prise en charge. "Le plus grand, tombe malade depuis qu’il est bébé, mais on n’a pas découvert la maladie à temps. Ses mains et ses pieds enflaient", déplore-t-elle.

Des freins à la lutte...

Même le colonel Diaka Mansaré de l’armée guinéenne, a sillonné plusieurs hôpitaux avant de découvrir l’origine du mal qui fait souffrir son fils Oumar âgé de 5 ans. Il dit avoir longtemps assisté impuissant "aux crises fréquentes de son enfant". Car en Guinée plus qu'ailleurs, la difficulté d’accès de la population à l’information et au dépistage néonatal (avant la naissance) et prénuptial (avant le mariage) freine la lutte contre la drépanocytose.

Alors que la tradition incite les Guinéens à recourir aux guérisseurs et à l'automédication en s'achetant des médicaments à la rue qui peuvent aggraver l'état des malades de la drépanocytose, les autorités devraient lancer des campagnes de sensibilisation et de dépistage dans tout le territoire. 

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