Coronavirus : l'épidémie s'accélère au Sénégal

Relativement épargnée par la première vague de coronavirus (Covid-19), le Sénégal fait face à un recrudescence inquiétante du nombre de cas.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Le masque est obligatoire au Sénégal (photo d'illustration
Le masque est obligatoire au Sénégal (photo d'illustration

Dakar, Diourbel, Thiès, Kaffrine... aucune région n'est épargnée par la pandémie de coronavirus (Covid-19). Officiellement, près de 27.000 cas ont été recensés, dont 638 décès. Mais si le Sénégal n'identifiait quotidiennement qu'une dizaine de cas au mois de novembre, entre 250 et 300 malades sont recensés chaque jour par les autorités ces dernières semaines. Ce mois de février commence même par un nouveau record : 404 cas et 10 décès en 24 heures. 

L'augmentation du nombre de cas a poussé les autorités à réinstaurer un couvre-feu dans les régions de Dakar et de Thiès et à rendre le port du masque obligatoire. Mais malgré ces nouvelles mesures, la situation est intenable pour les professionnels de santé. 

Des soignants fatigués

Après près de onze mois de crise sanitaire, certains soignants sont à bout de souffle, alors que se dresse face à eux le variant sud-africain du coronavirus. Loué pour sa gestion de la première vague du Covid-19, le système de santé est aujourd'hui à rude épreuve. Il y a d'un côté le manque de moyens et de l'autre, la pandémie, qui ne fait que révéler les besoins et les tensions.

Le pays ne dispose que de 120 aspirateurs, mais 54 personnes sont actuellement pris en charge dans les services de réanimation du pays. Et ce chiffre pourrait être revu à la hausse, à l'heure où nous sommes empêtrés dans une seconde vague encore plus mortelle. 

Une campagne de vaccination en retard

Certes, le Sénégal fait partie du dispositif international Covax, une initiative qui assure une répartition équitable des vaccins. Mais pour l'heure, les autorités n'ont encore reçu aucune dose des piqûres salvatrices. Et aux dernières nouvelles, les vaccins accordés via le sytème Covax, qui est notamment coordonné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ne seront disponibles que dans quelques semaines. 

"Nous nous projetons dans un chronogramme (calendrier) qui nous permettra de débuter la vaccination avant la fin du mois de mars", a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Docteur Abdoulaye Ndiaye, également directeur national de la prévention. Avant d'ajouter que les cibles prioritaires sont "les personnes âgées de plus de 60 ans, celles présentant des maladies chroniques ou des comorbidités et toute autre population du pays qui de par ses fonctions reste exposée", en faisant notamment référence aux personnels de santé. 

Mais le Docteur Ndiaye ne s'est pas prononcé sur les échéances d'une deuxième phase, celle de la vaccination de l'ensemble de la population. Alors que certains médias locaux estiment que les autorités veulent vacciner 20% de la population d'ici la fin du premier trimestre 2022, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, a remis au président Macky Sall une stratégie nationale de vaccination dont les détails n'ont pas encore été dévoilés. En plus des vaccins que l'on recevra grâce au programme Covax, le ministre a confirmé les négociations avec la Chine pour l'acquisition de 200.000 doses du vaccin Sinopharm, dont l'utilisation a été validéé en Algérie et au Maroc. 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !